Histoire de la descendance
Pierre Lefebvre


en cours de rédaction

C’est l’histoire d’une famille vieille de plus de 350 ans s’étalant sur 13 générations comprenant quelques milliers d’individus
s’établissant dans un premier temps à Beauport puis en Beauce, à Châteauguay, à Ste-Martine, à Beauharnois, à Thurso, s’établissant
aux États-Unis, en Ontario ou dans l’ouest canadien

Les dates sont réelles, les faits aussi mais le tout a été légèrement romancé.

Je vous invite donc à faire un voyage dans le temps. Un voyage qui débute en 1655 à Québec dans ce pays que l’on appelait naguère
la Nouvelle-France. Des hommes et des femmes sont venus dans cette lointaine terre sauvage pour trouver une nouvelle vie, un nouvel
espoir et peut-être même trouver la richesse.

Tout commença durant l’été 1655 dans le petit port de la basse ville de Québec en une journée chaude remplie de moustiques tourbillonnants.
La nouvelle colonie attendait impatiemment ce débarquement pour plusieurs raisons ; des vivres fraîches, des colons pour défricher la
terre,des femmes pour fonder un foyer, des animaux domestiques (vaches, chevaux, …) pour augmenter le cheptel et dans ce brouhaha survolé
par quelques mouettes, la petite chaloupe accosta sur ce quai de bois. Elle y débarqua Pierre Lefebvre fils de Nicolas Lefebvre et de
Marie Vauvorin. Il est né à Villers-sur-Mer, Normandie, France. Il est le premier Lefebvre originaire de Normandie. Il ne le sait pas
encore mais en mettant le pied en Nouvelle-France son destin sera tragique.

Nous ne savons pas s’il passa la première année à Québec ou bien il s’installe directement au village de Fargy dans la seigneurie de
Giffard (en inversant le nom, le résultat est Fargy!) de Beauport. Mais une chose est sûre. Sa future femme, Marie Chasteigné fille de
Nicolas Chasteigné et de Catherine Lionelle originaire de La Rochelle, France, débarque en Nouvelle-France en 1656 et les fréquentations
sont de courtes durées parce qu’ils célèbrent leur union le 17 août 1656 à l’église Notre-Dame de Québec (il n’y avait pas encore
d’église à Beauport à ce moment là)

Le couple ne donnera à la colonie que 2 filles et un garçon. C’est peu par rapport à la moyenne du temps qui est d’environ 10 ou 12
enfants par famille. Une des filles décèdera en bas âge. Donc notre ancêtre tout en étant cultivateur et charpentier élèvera avec amour
ces 2 enfants (Marie et Jean-Baptiste) Hélas, après 31 ans de vie commune avec sa femme, il fut retrouvé mort dans sa grange à Beauport
le 30 août 1687, il s’était suicidé. Ma théorie personnelle est qu’il souffrait aux yeux des autres colons, d’avoir une petite famille
pour l’époque. Ce remord ou cette honte l’a poussé à l’acte. Il pourrait aussi y avoir des problèmes d’argent ou autres. Nous le saurons
peut-être jamais.


Voici l’épisode de ce triste évènement :

30 août 1687 :

Pierre Lefebvre est retrouvé pendu dans sa grange et mis en terre dans un endroit inconnu parce que l’Église (Étienne Boulard de la
paroisse de Beauport) aux principes du Moyen-Age, ne voulait pas l’enterré dans le cimetière de la paroisse.

26 septembre 1687 :

Vu que c’est un suicide, le sénéchal de Beauport prononce, lors du procès contre la dépouille de Pierre Lefebvre, la sentence
suivante :

Voici la transcription mot à mot, à vous de traduire en conséquence :

«Que le corps mort du dit Lefebure, seroit par Lexecuteur de la haute Justice, tiré du lieu ou il a esté mis en terre, quil seroit tresné
sur vne Claye d'vn bout A l'autre du dit bourg du Fargy par deux fois et Ensuite pendu per les piedz a vne potence qui seroit a cet effet
dressée audeuant de sa grange ou II est mort pour y demeurer le temps de quatre jiuers, Ce fait tresné à la voirie, déclarant tous et
chacuns les biens du dit deffunct Pierre Lefebure acquis et Confisquez au Seigneur sur Iceux pris la somme de Cinqte. liures pour Leglise,
Les frais de Justice et de la récolte préalablement pris suivant la taxe qui en seroit faite, sa vefue déchüe de sa part aux meubles
quelle auoit soustraits qui Entreront aussy dans La dite Confiscation et Ivelle Condamnée en vingt Liures demande pour Nauoir pas déclaré
le tout Apres en auoir presté le serment, et aux dépens de ce quelle en auoit latité, suiuant la taxe qui en seroit faite par le dit
senechal, au bas de laquelle est la prononciation qui en auroit esté faite Au Curateur Crée Au dit Cadaure».
[Pris sur internet : Cambrai, Alfred. Robert Giffard premier seigneur et les origines de la Nouvelle-France. Toujours à la recherche de
la copie du texte d’origine]


Au 17e siècle, on pouvait être accusé de meurtre contre autrui mais aussi contre sa propre personne.

En plus de cette justice loufoque (pour notre époque), il y avait la justice pudibonde de l'Eglise qui défendait que le cadavre soit
enterré dans le cimetière de la paroisse.

Septembre 1687 :

Tous les biens de Pierre Lefebvre sont confisqués en faveur du seigneur Joseph Giffard

06 octobre 1687 :

Le gendre de Pierre Lefebvre, Jean Clouet (mari de Marie Lefebvre) fait appel auprès Conseil Souverain de cette sentence.


20 octobre 1687 :

Le Conseil Souverain annule la sentence

Octobre 1687 :

Marie Chasteigné (la veuve) recouvre les biens confisqués

25 octobre 1687 :

Sépulture de Pierre Lefebvre « en terre sainte ». Ce qui a surement déplu grandement au curé Étienne Boulard de la paroisse :

L'acte se lit comme suit: « Sépulture de Pierre Lefebvre agé d'environ 60 ans lequel après avoir vécu en chrétien et catholique fut trouvé
mort dans cette paroisse, et le Conseil Souverain de ce pays l'ayant reconnu et déclaré mort en insensé il m'a été livré, après la sentence
qui a été rendue et qu'on m'a représentée, pour l'enterrer dans le dit cimetière. Il fut trouvé mort le trentième jour d'août ».

Nous savons qu’il a été déterré (vu qu’il a été enterré le 25 octobre) mais nous ne savons pas ce qu’il est arrivé à son corps entre
septembre et son 2e enterrement. Est-ce que la sentence a été appliquée (plus ou moins entièrement) ? Qu’est-il vraiment arrivé à son
corps? On ne le saura jamais mais grâce à son gendre, sa veuve retrouvera ses biens.


Au recensement de 1667, Pierre Lefebvre et Marie Châtaigné ont tous deux 45 ans et 53 ans pour le recensement de 1681. Pierre Lefebvre se
déclare charpentier de métier et habitant de Beauport. A VERIFIER


Un fait divers pourrait montrer le caractère bien trempé de notre ancêtre. Ce fait divers avait fait jaser dans le coin. Cette histoire
s'était terminée devant la Prévôté, à la séance du 13-07-1668. François Guyon des Prés réclamait alors à Pierre Lefebvre le prix des
volailles que ce dernier avait tuées; il réclamait aussi qu’il soit interdit à Lefebvre de battre son domestique, ainsi qu'il l'avait
fait.

Pierre Lefebvre, pour sa part, réclame les dommages d'un minot ou deux de pois, causés par les volailles; il réclame aussi que Guyon lui
laisse le chemin aussi libre que le chemin royal.

La décision de la cour fut que Lefebvre paie l’amende et que le grand chemin soit libre à chacun.

Son épouse lui a donné deux filles et un seul fils, prénommé Jean-Baptiste. Or ce fils, s'allia en 1685 à Marie Crête, fille de Jean et de
Marguerite Gaulin, et devint père de seize enfants.

Au moins six de ses fils fondèrent des foyers: Jean-Baptiste en 1719 avec Marie-Charlotte Rainville, Joseph en 1720 avec Marie Parent,
Claude la même année avec Marie-Thérèse Parent, Jacques en 1724 avec Marie-Josèphe Parent, soeur de Marie, Alexandre en 1726 avec Marie-
Geneviève Parent et Ignace en 1737 avec Geneviève Couture.
Avec deux autres colons, Jean-Baptiste avait acheté l'arrière-fief de la Cloutièrerie, dans la seigneurie de Beauport.

Selon le dénombrement du 15 octobre 1655, Pierre Lefebvre possède cent cinq perches en superficie et une enclave dans l’emplacement de
Léonard Leblanc. Ce dernier légalise le tout par un contrat de prise de possession devant le notaire Vachon le 18 juin 1658. Il lui cède
ce terrain à condition qu’il lui fasse vingt jours de travail. Cette pièce de terre qu’il acquiert voisine le fief du Buisson. Un aveu de
Jean Guyon, en date du 18 avril 1663, nous apprend qu’elle empiète sur le fief du Buisson.

On sait aussi qu’il s’intéresse aussi à la pêche à l’anguille. Un jugement de Conseil Souverain de 1664 nous apprend que Paul Chalifou lui
réclame ainsi qu’à Nicolas Bélanger et Léonard Leblanc le prix de location de sa pêche de Lauzon. Au recensement de 1667 il possède quatre
bêtes a cornes et cinq arpents de terre en valeur.

Le 31 octobre 1668, pour le prix do 50 livres, Louis Tassel lui vend une terre de quarante-duex arpents en superficie au bourg Saint-Joseph.
Le seigneur Joseph Giffard lui remet le titre officiel, le 31 octobre 1668, de sa terre d’un arpent de front près du fief du Boisson. Le 3
septembre 1670, ce même seigneur Joseph Giffard lui concède un arpent de terre de front au bout de sa terre du bourg du Fargy.

Décès de madame Marie Chasteignier8
«Elle dicte son testament au notaire Charles Rageot le 22-01-1699, avantageant son gendre Jean Clouet, époux de sa fille Marie, au détriment
de son fils Jean (Lefebvre), car les premiers lui avaient rendu d'excellents services. A sa fille, elle délaissa toutes les hardes qu'elle
avait à son usage ainsi que deux vaches à lait. Quant à son fils Jean qui lui devait 256 livres depuis le 18-07-1693, elle exigea que cette
somme soit partagée ainsi: 60 livres pour faire dire des basses messes pour «prier Dieu qu'il lui donne part dans son paradis». Le surplus
de la somme devait servir à payer ses funérailles et faire dire un service au bout d'un an. De plus, elle laissait son lit à Clouet et à
sa femme et leur cédait également la rente que son fils Jean devait lui faire chaque année.

Quelques mois plus tard (greffe Chambalon, 11-10-1699), Jean Clouet reconnaissait avoir reçu de Jean Lefebvre, charpentier de Beauport,
la somme de 105 livres qui lui restait à payer de celle de 256 livres.

Marie Chateigny décéda à Québec en la maison de Jean Clouet, rue du Sault au Matelot, et fut inhumée le 21-02-1699, un mois après avoir
dicté son testament.»

Au recensement de 1681, il habite à Beauport et il est charpentier de profession. Il possède un fusil, un pistolet, huit bêtes a cornes
et trente-cinq arpents de terre en valeur.

Une belle réussite pour le premier des Lefebvre venant de Normandie et ancêtre d’un firmament de Lefebvre







Texte basé sur des extraits du livre: Portraits de familles pionnières, Robert Prévost, (Édition Libre Expression, 1993) et du Dictionnaire
biographique des ancêtres québécois, 1608-1700, par Michel Langlois.

Sources :

- Dictionnaire Généalogique des Familles Canadiennes, Cyprien Tanguay, (Eusèbe Sénécal & Fils, 1871-1889) volime 1, p.365, 367

- Dictionnaire Généalogique des Familles du Québec, René Jetté, (Presse de l'Université de Montréal, 1983)

- Internet : http://naviresnouvellefrance.com/html/vaisseaux2/immigrants/immigrants1655.html#pierrelefebvreladouceur

- Dictionnaire Biographique des Ancêtres Québécois (1608 – 1700), Tome 3
La Maison des Ancêtres Québécois, Sillery, 2000
ISBN 2-9800305-4-6
ISBN 2-922681-09-2

- Internet - Recensement de 1667 en Nouvelle-France, référant au tome IV, chapitre IV du livre Histoire des Canadiens-Français de
Benjamin Sulte, compilé par Jean-Guy Sénécal (senecal@fmed.ulaval.ca) le 17 mars 1998.

- Internet - Recensement de 1681 en Nouvelle-France, référant au chapitre IV du livre Histoire des Canadiens-Français de Benjamin
Sulte, compilé par Jean-Guy Sénécal (senecal@gel.ulaval.ca) le 17 mars 1998.

- Notre-Dame-de-Beauport - Volume 1, p. 13

Les origines Beauport


Le premier lieu de culte dans la seigneurie de Beauport remonte à 1662 selon les registres de la paroisse Notre-Dame-de-Québec: une
chapelle en bois! Les documents sont muets sur l‘emplacement de cette chapelle. à cette époque, pas de paroisse ! érigée dans le bourg du
Fargy, la chapelle – et plus tard l‘église – sert comme lieu de culte pour les résidents de Beauport et ceux de Notre-Dame des Anges. Il
se peut qu‘elle ait été construite sur les terrains, pris à même la commune d‘en bas, qui furent cédés en 1676 par Joseph Giffard et ses
censitaires, pour l‘érection d‘une église :

« Par devant Paul Vachon Notaire Royal en la Nouvelle France résidant au bourg du Fargy à Beauport et témoingts soussignés, furent
présents en leur personnes oseph Giffard, Escuyer, Seigneur de Beauport, Claude de Bermen, Escuyer, sieur de la Martinière, Seneschal du
dit Beauport, et Juge Prévost de Notre Dame des Anges ; Jean Crete, maitre charron, René Chevalier, Léonard Leblanc, Pierre Marcou,
Michel Bougy, Toussaint Giroux, Nicolas Bellanger, Pierre Lavallée, Pierre Lefebvre, Michel Lecourt, avecq le dit notaire quy reçoit
les présentes, tous habitants au dit bourg du Fargy à Beauport, lesquels ont reconnu et confessé avoir donné et conceddé, et par les
présentes donnent et conceddent, transportent et promettent les uns les autres et chacun d‘eux seul et pour le tout sans division &
fidejussion ny discution, renonçans à la division & fidejussion, fournir et garentir six arpents de terre en superficie, scis & scitués
et à prendre dans la commune, audits habitans bailleurs appartenant, & proche le dit bourg de Beauport, les dits six arpents de terre où
est à présent l‘église encommencée et que l‘on construit avecq le cimetière pour construire un presbitaire & autres choses soit jardin,
court et ce que l‘on voudra faire pour l‘enceinte de la dite Eglise, presbitaire et cimetierre pour la commodité d‘un Curé ou autre prestre
déservant la dite Eglise de Nostre Dame de Beauport lorsqu‘elle sera construite, et le tout des maintenant a toujours & perpétuité ce que
les dits Sieurs bailleurs auraient communicqué à Messire Christophe Perret prestre Missionnaire faisant les fonctions curiales en la chapelle
du dit Beauport, et à honorables hommes Jean de Rainville, Jean Costé et André Coudret, marguilliers de l‘Œuvre et fabrique de la dite Eglise,
que l‘on construit au dit lieu, et à autres Enciens paroissiens du dit Beauport à ce presans et acceptans pour et au nom de la dite Eglise
Œuvre et fabrique, le tout par donation pure simple et irrévocable faite entre vifs et par toute autre manière, sy aucune meilleure. Et se
peuvent trouver pour la validité des dits six arpents de terre, et ont promis et promettent les dits Sieurs, bailleurs garantir de tous
troubles, évictions et autres empêchements généralement quelconques au dit Sieur Curé ou autre prestre déservant la dite Eglise et Marguilliers,
leurs successeurs marguilliers, Et les dits six arpents et emplacement de terre en superficie bornéz et mesuréz à la diligence des dits Sieurs
bailleurs et marguilliers. Cette donation & cession faicte pour et moyennant, à la charge que les dits Sieurs Marguilliers à l‘advenir se sont
obligez de faire dire une messe basse le lendemain de la Nativité de la Sainte Vierge feste de la dite paroisse pour touttes nécessités tant
corporelle que spirituelle des dits bailleurs, le tout par chacun an à l‘advenir. Car ainsy a esté le tout accordé, promettans, &a … obligeans
&c … Chacun en droit soys Renonçans, &c Faict & passé au Chateau & maison seigneuriales de Beauport, le quatorziesme jour de-06-l‘an mil six
cens soixante et saixze es presance de Martin Provost, Noel Langlois, de Denys avisse huissier Royal, de Jean Robert Dupras et de Pierre
Parant, appellés pour temoingts quy ont avecq les dits Sieurs bailleurs et notaire. Et ont les dits Giroux, Leblanc, Bougy et Lefebvre,
Jean de Rainville, et Coudret declarez ne savoir escrire ny signer de ce duement enquis suivant l‘ordonnance. (Signé) " P. VACHON, Nore,
(avec paraphe). (Contrat de donation du terrain de la Commune pour la construction de l‘église de Beauport, le 14-06-1676)



Jean-Baptiste Lefebvre
(fils de Pierre Lefebvre et de Marie Châtaigné)
Mariage avec Marie Crête

Il nait le 23-06-1658
Il est baptisé le 24-06-1658 à Notre-Dame, Québec
1. Sieur Jean-Baptiste Lefebvre dit Chartrand de LaCloutièrerie vivait avec Pierre Lefebvre dit Ladouceur, Marie Châtaigné et Marie
Lefebvre en en 1667 aux côtes de Beauport, Notre-Dame-des-Anges ou autres lieux, Québec

2. Sieur Jean-Baptiste Lefebvre dit Chartrand de LaCloutièrerie vivait avec Pierre Lefebvre dit Ladouceur, Marie Châtaigné et Marie
Lefebvre en en 1681 à la seigneurie de Beauport, Québec, Québec

3. Il fut charpentier en 1681 à la seigneurie de Beauport

Jean Lefebvre est né le 3-06-1658 et a été baptisé le lendemain à Québec. Il est le fils du couple Pierre Lefebvre et Marie Chastainé
(sic). Son parrain fut Jean-Baptiste le Gardeur, Sieur de Repentigny, et sa marraine fut Denise Sevestre, femme de Mr. De Montpellier.
Il est donc presque 10 ans plus âgé que sa future épouse, Marie Creste.

Joseph Giffard concédait un domaine à Jacques Doublet le 4-07-1673. Par la suite, Jacques le vendit, le 4-04-1684, à Jean Lefebvre et
à son épouse Marie Creste.

Accord entre Marie Chasteignier et Jean Lefebvre & Jean Clouet
Aujourd'hui 11-02-1688, comparaissent juridiquement devant nous, Juge sénéchal de Beauport, Marie Chastaignier, veuve de Pierre Lefebvre,
d'une part, et d'autre part Jean Lefebvre, son fils, et Jean Clouet, son gendre, pour discuter du partage des biens de la succession dans
l'amitié et l'harmonie.

Ces derniers consentent à ce que Mme veuve Pierre Lefebvre leur cède pour toujours la jouissance entière des 2 concessions sises à Beauport,
qu'ils pourront exploiter à leur profit.

Cependant, le fils et le gendre, Lefebvre et Clouet, lui promettent de respecter sa liberté de se loger dans la maison qui leur appartient
dans le village du Fargy. Ils lui laissent aussi la jouissance du jardin à son profit; elle pourra le cultiver comme il lui plaira. Elle
pourra aussi élever quelques volailles et même avoir une vache. Lefebvre et Clouet seront obligés de lui payer annuellement la somme de 135
livres: Mme Lefebvre se constitue ainsi une rente.



Le contrat de mariage de Marie Crête et Sieur Jean-Baptiste Lefebvre dit Chartrand de LaCloutièrerie est signé le 4-06-1685 par devant
Michel Fillion, par devant Fillion. Il épouse Marie Crête, fille de Jean Crête et Marguerite Gaulin le 22-10-1685 à Beauport, Capitale-
Nationale 10. Françoise-Thérèse Dupont vends l'arrière-fief de LaCloutièrerie dans Beauport à Pierre Crête, Jean Baugis et Sieur
Jean-Baptiste Lefebvre dit Chartrand de LaCloutièrerie le 29-07-1693. Il est inhumé le 6-02-1736 dans l'église de Notre-Dame, Beauport 11.

René Remy est assez près de la famille Creste. On a vu qu'il avait assisté au mariage de Jean Lefebvre et de Marie Creste le 22-10-1685

Jean Lefebvre opère sur une grande échelle

Devant Me François Genaple, le 01-04-1688, Jean Lefebvre, entrepreneur, s'engage envers Louis Charles de Lotbinière, seigneur et
conseiller du roi, à construire un moulin à eau à farine, en la seigneurie de Lotbinière ( qui est située à égale distance de Québec et de
Trois-Rivières sur la rive sud du St-Laurent)..

Jean devra commencer dès les semences faites et livrer le tout avant la fin d'août. Le tout sera fait pour le prix de 400 livres que le
propriétaire paiera à l'entrepreneur en 3 paiements répartis comme suit: un tiers avant de commencer, le deuxième tiers à la moitié du
travail et le troisième tiers à la fin des travaux.

Jean Lefebvre vs François Guyon6
À la séance du 31 décembre 1692, il est question d’une chicane de clôture. Les deux parties en cause sont François Guyon et Jean
Lefebvre, tandis que Michel Baugis et Jacques Parent sont là à titre de témoins. Le témoin de Lefebvre est Baugis, celui de Guyon est
Parent. Tous ont accompagné l'arpenteur Jean Lerouge pour la vérification de la ligne de séparation des terres des deux opposants: Guyon
et Lefebvre.

Rendus sur les lieux, intimés et témoins constatèrent que 42 arbres avaient été coupés et enlevés dessus la terre de Guyon. Cela pouvait
représenter six ou sept cordes de bois avec en plus un merisier pour bois de charronnage. Le merisier, à lui seul, fut estimé à 20 sols.
Ce bois ne pouvait avoir été enlevé que par Lefebvre. Sur la terre de Guyon, les témoins ont aussi remarqué qu'une surface de 15 à 16
perches de terre avait été défrichée par Lefebvre. De plus, plusieurs tas de pierres s'offrent à leur vue. Ces tas ne peuvent y avoir été
faits que par Jean Lefebvre. Les témoins sont prêts à affirmer ces choses par serment.

Lefebvre admet avoir coupé et enlevé le bois en question, mais, qu'entre voisins, ce sont si peu de choses que ça ne vaut pas la peine
d'en faire une réclamation. Toutefois, il veut bien payer le montant qui sera estimé. Au sujet du terrain défriché, Jean Lefebvre ne voyait
pas la nécessité d'en parler vu le peu d'importance. Concernant les tas de pierres, il est prêt à les retirer à la fonte des neiges.

François Guyon, déçu du peu de sérieux apporté par Lefebvre, répond: «Depuis que j'ai le voisinage de Jean Lefebvre, je n'ai jamais pu avoir
la paix avec lui et j'en souffre énormément. Je souffre tous les jours de menaces. J'ai agi avec beaucoup de prudence jusqu'à aujourd'hui,
pour le bien et la paix. Mais Lefebvre ne lâche pas, il lui a même tué huit ou neuf volailles. Si je suis venu devant vous c'est pour que
ces pratiques cessent définitivement.»

Jean Lefebvre est manifestement de mauvaise foi. Une ordonnance a déjà été rendue par le juge sénéchal de Beauport, en date du 18 décembre
1662, concernant un aspect du présent litige. François Guyon avait été reconnu possesseur de cette portion de terre et Lefebvre avait été
condamné à faire sa part dans la confection du chemin qui serait commun entre eux. Une autre ordonnance de la sénéchaussée, datée du 10-07-
1670, condamne Lefebvre à relever certaines clôtures à ses dépens et à la remplacer le long de la ligne en prenant ses six pieds jusqu'au
lieu où Guyon l'avait laissé. Cette clôture serait parachevée à communs frais et poursuivie jusqu'au bout de celle de Lefebvre. Ce dernier
aurait paru consentant à clore le long de la ligne vu qu'il en avait fait environ un arpent.

On a apporté comme preuve un procès-verbal de l'arpentage signé de Jean Guyon du Buisson, en date du 17-10-1673, qu'il avait fait de la
terre et fief Dubuisson.

On a apporté aussi une copie de l'ordonnance de monsieur Duchesneau, intendant de la Nouvelle-France, datée du 19-07-1682. Ce jugement fait
défense à Jean Lefebvre et aussi à sa femme, Marie Creste, de «méfaire ni médire à Guyon, sa femme et à son enfant à peine de dix livres
d'amende». Marie s’était aussi mise de la partie.

Jean Lefebvre croit que tout lui est dû et tout lui est permis. Il n'accepte pas la décision et va en appel au Conseil souverain de
la Nouvelle-France. Alors faisons un saut vers cette vénérable institution pour voir la conclusion de cette histoire.

La cause en appel7
Séance du lundi 26-01-1693 au Conseil souverain, où siègent Louis Rouer de Villeray, premier conseiller, Nicolas Dupont de Neuville,
Jean-Baptiste de Peiras, Charles Denys de Vitray, Claude de Bermen de la Martinière, Mathieu Damours de Freneuse, conseillers, et enfin
François Magdeleine Ruette D'Auteuil, procureur général du Roi.

Jean Lefebvre en appelle de la sentence de la Prévôté de Québec du 31 décembre dernier. François Guyon-Després est représenté par
Robert Choret. On fait la lecture de la sentence et d'autres pièces pertinentes. La Prévôté avait condamné Jean Lefebvre à payer à Guyon le
terrage (un droit seigneurial) pour 7 cordes de bois prises sur sa terre, à raison de 18 sols par corde, plus 20 sols pour un merisier.
Lefebvre était aussi condamné à enlever le plus tôt possible les tas de pierres qu'il a jetées sur la terre de l'intimé. Défense aussi était
faite à Lefebvre de prendre du bois sur la terre de Guyon ni autre chose lui appartenant. L'amende de 30 livres demeure avec dépens.

Le Conseil ordonne que cette sentence soit exécutée, sans cependant obliger Lefebvre à participer aux dépens d'un nouvel arpentage
commandé par Guyon.

Achat de l'arrière-fief de la Clouterie
Concernant cette transaction très importante dans la vie de Jean Lefebvre et de Pierre Creste, le lecteur est prié de référer au chapitre
consacré à Pierre Creste, à la date du 29-07-1693. C'est en vue d'éviter les répétitions.

Jean Gibaut, marchand
Devant le notaire Louis Chamballon, le 10-01-1694, Jean Lefebvre s'engage à construire pour Jean Gibaut, marchand, une maison en colombage,
de 22 pieds par 22 pieds. Cette maison sise dans la basse ville de Québec aura deux fenêtres, une porte et deux lucarnes sur le côté face
à la rue; deux fenêtres et une porte sur le côté. Le carré et les pignons devront être en cèdre et le comble en épinette.

Charles Trépagny
Devant le notaire Louis Chamballon, le 20-02-1695, Jean s'engage à faire pour Charles Trépagny, aubergiste, «un étage en colombage de 10
pieds de hauteur, sur un rez-de-chaussé en maçonne, avec quatre croisés à contrevents et faire le comble couvert en épinette à deux lucarnes,
rue qui va de la basse ville à la haute ville».

Vente de Jean Lefebvre à Jean & Joseph Parent
En l'étude du notaire J R Duprac, le 18-02-1697, Jean Lefebvre et Marie Creste vendent à Jean et à Joseph Parent un emplacement situé
au bourg du Fargy et sur lequel il y a une maison comprenant une chambre avec foyer, deux cabinets, cave et grenier. L'emplacement contient
un arpent carré. Il est limité en façade par la grande rue qui traverse le bourg et en arrière par la rue qui conduit à l'église; d'un côté
par la terre de Jean Chevalier et l'autre côté par la terre de Jean Côté.

Jean Lefebvre vs Marguerite Costé, veuve d'André Parent9
Jean Lefebvre obligea Mme Marguerite Côté-Parent à se présenter devant la Prévôté pour la séance du 4-06-1700 par une requête du 18-01-1699.
Ici, il faudrait préciser qu'André Parent vivait encore au moment de la requête. André est mort noyé le 15-07-1699, dans la seigneurie de
Notre-Dame-des-Anges.

Dans cette requête, Jean Lefebvre précise que son voisin a pris l'initiative de faire abattre et équarrir des arbres dans la ligne de
séparation. Ces arbres, selon le demandeur, seraient sur ses propriétés. Pour clarifier la situation, il a requis d'André Parent de faire
tirer les lignes sur les premières bornes déjà plantées. Pour cette raison, il a fait venir Hilaire Bernard de la Rivière, arpenteur. Ce
dernier s'étant mis au travail, Marguerite Côté se serait opposée, croyant la chose inutile, car le bois en question n'était pas sur la
propriété du demandeur.

Entre-temps, Parent, convaincu de ses prétentions, aurait permis d’abattre à Pierre Vallée et aussi à d’autres individus. Vallée a enlevé
plusieurs arbres à l'insu de Lefebvre. Lefebvre voulut donc faire assigner la femme de Parent à l'audience de vendredi prochain pour
l'obliger à contribuer aux frais occasionnés dans la continuation du travail de l'arpenteur De la Rivière. Le demandeur veut dans le même
mouvement faire saisir le bois concerné et que défense soit faite à Parent d'en disposer.

La demande de saisie concernait en fait 20 billes de bois que Pierre Vallée a sciées et enlevées de la terre de Jean Lefebvre. Quatorze
billes sont sur l'emplacement de Jacques Parent et les six autres sont sur le devant de la grange de Vallée. Défense est faite de disposer
du bois. Il est important de savoir définitivement qui est le propriétaire du terrain où furent coupés les arbres. Pierre Vallée veut savoir
à qui il devra payer. Mais cependant, Vallée devra être en mesure de se faire rembourser de Parent, dans l'éventualité que le terrain
appartienne à Jean Lefebvre. Et Jean Lefebvre
pourra garder le bois en question et ne payer à Vallée que le temps employé à l'équarrir.

Le 13-03-1699, une sentence a été rendue à savoir envoyer les trois arpenteurs Jean LeRouge, François de la Joue et Hilaire Bernard de La
Rivière sur les lieux pour délimiter les terres de Jean Lefebvre et d'André Parent. Ils ont comme devoir d'en faire un procès-verbal. On
doit déterminer quelle ligne doit subsister tout en gardant les anciennes pour le service public.



**** voir document pour l’arpentage ****

Titre, Dates, Quantité
Procès-verbal de déplacement de l'arpenteur et de refus de procéder d'une des parties pour tirer une ligne séparant deux terres situées
au village de Beauport, seigneurie de Beauport. La présente pièce concerne directement: Jean Lefevre (Lefebvre), habitant de Beauport;
André Parant (Parent) (arpenteur Hilaire Bernard de Larivière) . - 8 janvier 1699
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Une autre cause reste pendante en cette Prévôté contre cette même Marguerite Côté concernant des bois de pin et l'anticipation faite
(sic) sur la terre du suppliant. Une sentence a été rendue le 12-01 dernier et ça traîne depuis.

Jugement
Le mesurage fait par le Rouge et de LaJoüe comme suite à la sentence du 13-03-de l'année dernière sera suivi à l'avenir entre les
parties et suivant les procès-verbaux. Et, au sujet des arbres de pin contestés par les deux parties en cause, il est ordonné que la veuve
Parent soit tenue seulement d'en rendre la quantité que son défunt mari avait prise. Que le demandeur soit payé selon l'estimation faite par
des honnêtes hommes, voisins ou connaissances.

Décès de Jehan Creste, son beau-père
Le 5-03-1717, le père de Marie Creste est inhumé dans le cimetière de Beauport. Le registre paroissial mentionne que Jehan Creste était
âgé de 93 ans environ, alors qu'il avait un peu moins de 91 ans. Il a vécu dans la religion catholique et de ce fait, il a reçu les derniers
sacrements. Le curé Boulard mentionne que Pierre Creste et Jean Lefebvre assistent à l'enterrement ainsi que plusieurs autres.


8-11-1664 : Le Conseil Souverain reproche à Pierre Lefebvre, Léonard Leblanc et Nicolas, de pêcher dans des lieux non-déchiffrés et
inhabités de la côte de Lauzon contrairement aux ordonnances.

JEHAN CRESTE C. PIERRE LEFEBVRE12
Jehan Creste, de Beauport, demandeur, présente une requête datée du 26-01-1682 pour obliger Pierre Lefebvre à se présenter devant la Prévôté
le 6-02-1682. Pierre Lefebvre, habitant aussi de Beauport, défendeur, fut assigné par exploit par Étienne Marandeau (Maranda), huissier,
le 29 janvier.

Le demandeur réclame que Lefebvre lui paye au moins sept arbres qu’il a pris sur ses terres; ces arbres ont servi à la construction de sa
grange. De plus, Jehan Creste exige que Pierre Lefebvre déclare sous serment le nombre d’arbres pris, car il n’est pas certain du nombre
exact.

Lefebvre prétend qu’il n’a jamais rien dû au demandeur. Il dit qu’à la vérité, son fils, Jean Lefebvre, est allé demander à Jehan Creste du
bois de charpente en échange de lui remettre une quantité égale de bois sur sa terre. Le futur gendre de Jehan Creste, Jean Lefebvre,
affirme de son côté que Jehan Creste est venu sur ses terres prendre du bois sans permission, dans le cadre de son métier de charron. Il en
a même pris deux traisnées; les marques laissées au sol l’ont trahi.

Les parties furent renvoyées hors cour avec défense faite de ne prendre aucun bois ni chez l’un ni chez l’autre, sans une permission écrite
ou devant témoins. Les dépens seront compensés, c’est-à-dire répartis entre les plaideurs. Et c’est signé par R. L. Chartier de Lotbinière.


Jehan Creste vs Pierre Lefebvre1
L'huissier Marandeau, le 29-01-1682, va délivrer une mise en demeure à Pierre Lefebvre pour l'obliger à se présenter devant la cour de la
Prévôté de Québec à la séance du 6-02-1682. Son voisin Jehan Creste est le requérant.

Jehan Creste réclame à Pierre Lefebvre le remboursement en argent de la valeur de sept arbres que ce dernier a pris sur son terrain ou la
restitution de l'équivalent en bois. Ces arbres ont servi à bâtir la grange du défendeur. Cependant, Pierre Lefebvre prétend n'avoir jamais
rien dû à Jehan Creste.

Pierre Lefebvre soutient que Jehan Creste s'est déjà servi de bois sur son terrain à lui pour son métier de charron. À ce sujet, le fils,
Jean Lefebvre, affirme avoir demandé du bois de charpente au demandeur il y a deux ans. Il s'agirait donc d'une transaction à retardement.
Le juge décide alors de les renvoyer hors cour. Cependant, ce renvoi hors cour est assaisonné d'une obligation formelle, à savoir que chacune
de deux parties ne doit pas prendre du bois chez l'autre sans l'autorisation écrite ou devant témoins.

Mon côté romantique m'incline à croire qu'en ce jour, alors âgée de 14 ans, la jeune Marie Creste accompagnait son père à la cour au lieu
d'aider sa mère à la maison. La vue de ce beau jeune homme de 24 ans a peut-être provoqué des sentiments explosifs chez Marie. Jean Lefebvre,
charpentier de son métier, entreprenant, travaillait même à l'extérieur de Beauport: lors de ce procès, il demeurait à Beauport. Certainement,
les deux tourtereaux se sont fréquenté plus d'une fois après cet événement.


Confirmation de Marie Creste2
C’est le 19-05-1682 qu’eût lieu la confirmation de Marie. Elle a reçu le sacrement en même temps que ses frères Jean et Joseph et que sa
sœur Françoise.

Acquisition de Jacques Doublet De L'Isle3
Comme mentionné plus haut, le 4-04-1684, Jean Lefebvre achète de Jacques Doublet dit de L'Isle, par l'entremise du procureur de ce dernier,
le notaire Paul Vachon, une propriété qui porte les numéros de cadastre 535 et 537. À l'origine, ce fut une concession de Joseph Giffard à
De L'Isle, par acte du 4 juillet 1673 passé devant le notaire Paul Vachon.

Cette acquisition le rendait voisin de Jehan Creste. Voulait-il se rapprocher de Marie? Cette propriété, sur le contrat, se décrit comme
suit: "un emplacement sis dans le bourg du Fargy, sur lequel il y avait une maison qui a esté bruslée le tout en lestat qu'il est de
présent... Iceluy emplacement contenant un arpent de terre en superficie tenant d'un costé par devant sur la grande rue qui traverse ledit
bourg. Par derrière vers l'église de la paroisse de Beauport d'un bout de la terre et habitation de la veuve Chevalier et d'autre costé à
la terre de Jehan Creste..."

Cependant, Jean Lefebvre la revendra le 10-02-1697, devant le notaire Jean-Robert Duprac, aux jumeaux Parent: Jean et Joseph.

Marie Creste et Jean Lefebvre dans les honneurs
Le 25-10-1684, Jean Lefebvre et Marie Creste sont parrain et marraine de Jean-Baptiste D'Espinay, fils de Jean Despinay et de Catherine
Granger, né la veille. C'est dire que leurs fréquentations étaient sérieuses; c'était un an avant leur mariage.

Contrat de mariage de Jean Lefebvre & Marie Creste
Le notaire Michel Fillion est arrivé depuis quelques minutes déjà pour rédiger un contrat de mariage. Evidemment, les hôtes de la maison,
Jehan Creste et Marguerite Gaulin, sont là pour recevoir tout ce monde. Nous sommes au 4-06-1685, très belle journée d'été.

Les amis et parents de Marie Creste sont déjà là: Françoise Creste, sœur, Pierre Creste, frère, Robert Pepin, beau-frère, Joseph Creste,
frère, Marie Creste, autre sœur, Jean Golin, oncle de la future et Nicolas Juchereau, écuyer, Sieur Saint-Denis.

Le clan de Jean Lefebvre dit Chartrand arrivait au grand plaisir de la jeune Marie toute rougissante. Jean Lefebvre était accompagné de son
père Pierre, de sa mère Marie Chastaignier, de Jean Clouet, son beau-frère, et de sa sœur, Marie Lefebvre, épouse de Clouet.

Le notaire, en son étude, avait déjà commencé la rédaction de tout ce qui était routinier; ici, il n'écrivait que les données pertinentes
selon les volontés des personnes intéressées.

Cadeau de noces de la part des Creste
Les Creste promettent de donner à leur fille la somme de 300 livres, savoir 100 livres le lendemain des épousailles et les autres 200 livres
sur une période de quatre ans. Est-ce que les temps étaient difficiles? De plus, une vache leur est donnée. Dix ans plus tard, devant le
notaire Jean-Robert Duprac, à Beauport, le 26-10-1695, Jean Lefebvre accuse réception de son beau-père de la somme de 300 livres portées
sur son contrat de mariage et décharge celui-ci, en présence de Jean Chevalier et de Noël Vachon témoins.

Cadeau de noces de la part des Lefebvre
Les parents Lefebvre donnent à leur fils Jean la somme de 350 livres devant être acquittée sur une période de trois ans. De cette somme,
il sera déduit ce qu'ils fourniront pour le parachèvement de sa maison sise au village du Fargy. Les parents donnent aussi à leur fils,
après leur mort, l'emplacement sur lequel ils sont bâtis présentement au village du Fargy: un emplacement contenant environ 105 perches
de terre défrichée en l'état qu'il sera à ce moment-là.
C'est un beau départ dans la vie. La situation financière ira toujours en progressant. Jean Lefebvre sera toujours un administrateur hors
pair, travailleur et radin. Il possédait tous les ingrédients du succès.

Mariage à l'église
Le 22-10-1685, les deux tourtereaux se présentent à l'église devant le curé de Beauport, E. Brouillard, pour donner leur mutuel
consentement de mariage. Sont présents à la cérémonie, en plus des parents: Nicolas Juchereau Sr de St-Denis et le Sieur Remy. Marie Creste
a alors 17 ans et huit mois, et Jean Lefebvre a 27 ans.

Cloches de l'église de Beauport
Les marguilliers de la paroisse de Beauport achètent pour leur église une cloche venant de France par l'entremise de Sieur François Hazeur,
marchand de Québec.

Les marguilliers Jean Lefebvre, Mathieu Texier et Charles Garnier se présentent devant le notaire Chamballon, le premier-04-1702, pour
signer une obligation en faveur de monsieur Hazeur. Ils engagent leurs biens meubles et immeubles pour garantir une somme de 110 livres
et 14 sols, soit le prix de la cloche de fabrication française.

Contrat avec François Hazeur
En l'étude du notaire Louis Chambalon, le 4-04-1702, Jean Lefebvre s'engage envers le Sieur François Hazeur, marchand, à lui construire
un moulin à blé.

En plus du moulin, il y a une maison adjacente de 18 pieds par 18 pieds. La construction est projetée à la rivière Maillou en la seigneurie
de la Malbaie. Jean Lefebvre sera tenu de partir pour la Malbaie immédiatement après les semences faites.

Le premier-04-1688, il s'engageait pour le même type de travail envers Louis Chartier de Lotbinière; c'est donc dire que son travail était
apprécié et que le mari de Marie Creste avait acquis une certaine notoriété.

Le Sieur Hazeur devra nourrir Lefebvre et l'homme qu'il aura avec lui durant la construction. Pour tout le travail et les fournitures, il
devra payer la somme de 400 livres payables au fur et à mesure, plus un chapeau comme bonus.

Selon un article paru dans le BRH, volume 55, page 124, signé Victor Tremblay, prêtre, «suit la teneur du moulin à farine ... le Bâtiment
dudit moulin consistant à 16 pieds quatre pouces de long sur quinze pieds huit pouces de large, couvert de très mauvaises planches chevoché
et clôs de planche à couteau ...» ... «le moulin à farine ayant été détruit par l'incendie en 1730»

Qui est François Hazeur10
François Hazeur fut un homme important dans son milieu. Il a aussi eu des relations d'affaires avec Jehan Creste et au moins trois de
ses gendres: Robert Pepin, Henry Delaunay et Jean Lefebvre. Malgré son honnêteté, François Hazeur a causé une lourde perte financière à
Delaunay. C'est la raison pour laquelle je m'attarde sur ce personnage sympathique.

«Eminent marchand de Québec, entrepreneur, seigneur, membre de la Compagnie du Nord et de la Compagnie de la Colonie, conseiller au Conseil
supérieur, est né en France aux environs de 1638, décédé à Québec, le 28-06-1708...François émigra au Canada peu avant 1670, avec ses deux
frères...François s'établit à Québec où il épousa, le 21-10-1672, Anne Soumande...»


«Il s'occupa tout particulièrement de la traite des fourrures, arma de nombreuses embarcations en destination de l'Ouest et acheta des
congés de traite à
leurs détenteurs initiaux. Hazeur ne fut pas long à se joindre à la compagnie du Nord, dès sa formation en 1682; la société avait pour
objet d'exploiter la traite à la Baie d'Hudson. En 1691, le capital qu'il avait investi soit 17 521 #, était le quatrième en importance,
près ceux de la Compagnie de la Ferme, de Charles Aubert de la Chesnaye et de Jacques LeBer....»

«Le magasin de Québec est la seule des entreprises de Hazeur qui semble avoir accusé des bénéfices constants durant toutes ces années.
C'est de là sans doute que provenaient les capitaux qui ont financé la plupart des autres entreprises. Ses clients, tout comme ceux de
LaChesnaye, venaient de toutes les couches de la société et habitaient les quatre coins de la colonie. En-05-et-06-1695, 13 actes
d'obligations, qui couvraient d'importantes
transactions de crédit pour une somme totale 20 202# ont été signés devant le seul notaire Bénigne Basset de Montréal. En 1708, Hazeur
dut s'attacher les services d'un gérant Pierre Normandin, pour s'occuper de ses affaires à Montréal, Trois-Rivières, Batiscan et Champlain».

«Hazeur était devenu un membre éminent et respecté de la société canadienne. Sa maison, sur la Place Royale, dans la basse ville de Québec,
était réputée la plus belle en ville. Ses actes répétés de générosité lui valaient l'estime des communautés religieuses; il avait la
confiance du gouverneur Buade de Frontenac qui, sur son lit de mort, le nomma, avec Charles de Monseignat, coexécuteur testamentaire de ses
dernières volontés. En 1703, Hazeur était désigné au Conseil Supérieur, à la place de La Chesnaye, décédé, et il s'acquitta dignement de ses
nouvelles fonctions. D'après Jacques Raudot, Hazeur fit de grands efforts pour s'instruire des devoirs de sa charge et il fut bientôt à la
hauteur des conseillers les plus expérimentés.»

Transactions avec des personnages familiers

Acquisition-08-1702
Devant le notaire Duprac, le 26-08-1702, en la maison de Jean Lefebvre, Jehan Creste lui vend le bien paternel. Jean Lefebvre grossit
encore ses installations.

Décès de Marguerite Gaulin
La mère de Marie Creste, Marguerite Gaulin, décède le 15-01-1703 et est inhumée le même jour. Jean Lefebvre, fidèle à lui-même, aime
brasser des affaires; même en pareilles circonstances, il entreprit les démarches pour la confection de l'inventaire après-décès. La
prise d'inventaire eut lieu le 17-04-1703.

Jean Lefebvre a fait preuve ici d'un calcul peu ordinaire pour avoir comptabilisé son travail et la nourriture fournis à sa belle-mère
pendant sa maladie.

Je crois comprendre que Jean Lefebvre contrôle les articles à la prise d'inventaire. Son emprise était telle qu'il n'y avait pas de
place pour les autres proches de Jehan Creste. Jean Lefebvre a manifesté une prudence de Sioux en greffant certaines clauses au contrat
principal.

Jacques Savaria vs Jehan Creste et Jean Lefebvre11
À la séance du 15-02-1704 comparaissent Jacques Savaria de Beauport, demandeur d'une part; et d'autre part Jehan Creste et Jean Lefebvre.

Jacques Savaria exige que le bail fait par Jehan Creste concernant la terre et l'habitation où il réside, subsiste pendant les années
mentionnées. Jehan Creste a dit qu'il consentait à ce que Savaria jouisse du bail et que la vente de la propriété à Jean Lefebvre a été
faite avec cette condition. Il en a la preuve. De l'autre côté, Jean Lefebvre, en ayant acheté la terre et l'habitation, prétend pouvoir
en jouir.

Les parties ont été invitées à écrire et produire les pièces dans les délais ordinaires, et à se transmettre entre eux ces mêmes pièces
dont elles se serviront, sauf à recevoir la preuve offerte par Jehan Creste. Cependant, défense est faite à Jean Lefebvre d'inquiéter
Jacques Savaria jusqu'à ce qu'il en soit autrement ordonné.

Jehan Creste vs Jean Lefebvre12
Le malaise profond entre le beau-père et le gendre se manifeste encore d'une façon des plus évidentes. Une fois de plus, on est en mesure
de constater que le problème est Jean Lefebvre.

Jehan Creste réclame de son gendre 14 minots, une des considérations comprises dans le contrat de vente. Lefebvre soutient qu'il ne doit
rien. Il est vrai qu'il a promis à son beau-père 8 minots de blé pour un cent de foin qui ne fut pas livré. Les parties furent renvoyées
hors cour. Qui a raison? Jean Lefebvre serait-il tenté d'oublier parfois?

Troisième avenant du grand contrat
Devant le notaire Duprac, le 23-10-1706, en la demeure de Jean Lefebvre, Jehan Creste reconnaît avoir reçu de Jean Lefebvre et de Marie
Creste la somme de 102 livres 10 sols. C'est un acompte sur la somme de 550 livres mentionnée au contrat de vente. Jehan Creste donne
quittance devant Jean Chevalier et Jean De Rainville, témoins. Enfin, Joseph Parent n'y est pas. On comprend que Lefebvre retient la
part de la défunte. Marguerite Gaulin, étant mariée en communauté de biens, possède la moitié du patrimoine. Normalement, Jean Lefebvre
devrait distribuer cette moitié dans les trois ans aux cohéritiers.

Arrêté de compte
À l'occasion de ce troisième avenant, on a jugé bon d'établir un arrêté de compte devant le notaire, le jour même. Les Lefebvre devraient
à ce jour la somme de 230 livres 14 sols.

55 livres, 5 sols (premier avenant)
156 livres, 16 sols (deuxième avenant)
102 livres, 10 sols (troisième avenant)
314 livres, 11 sols en total

1 livre = 20 sols, 1 sol = 12 deniers

Tenant compte des données ci-dessus, la somme due à Jehan Creste devrait être de 235 livres et 9 sols (550 livres moins 314 livres et 11
sols). Différence inexpliquée de 4 livres et 15 sols en faveur de Lefebvre, comme par hasard.

Dette entièrement payée
Devant le notaire Duprac, le 2-10-1710, Jehan Creste reconnaît avoir reçu de Jean Lefebvre la somme de 54 livres pour le reste du montant
dû sur la vente du patrimoine. Si nos calculs sont exacts, Jean Lefebvre aurait payé 176 livres 14 sols dans la période du 23-10-1706 au
2-10-1710. Nous n'avons pas de documents pour supporter telle chose.

Jean Lefebvre vs Jean Baugis13
Lors de la séance du premier-03-1707, sont présents Jean Lefebvre, demandeur, suivant sa mise en demeure du 24-07-dernier d'une part; et
Jean Baugis, défendeur, d'autre part.

Dans la mise en demeure signée par De la Cétière, Jean Lefebvre exige que le défendeur passe un contrat pour la moitié d'une terre et
habitation qu'ils ont achetées ensemble de feu sr Demeloize, devant Me Chambalon, notaire, le 29-07-1693.

Le défendeur cède sa part à Jean Lefebvre l'année suivante moyennant la somme de 20 livres 4 sols que celui-ci lui paya pour les travaux
faits sur la terre selon une évaluation de Jacques Langlois et aux dépens. Il faut se rappeler que Pierre Creste, Jean Lefebvre et Jean
Baugis achetèrent du sieur Demeloise un fief de cinq arpents et demi de front sur le fleuve par quatre lieues de profondeur. Sur l'acte
d'achat, il est question de Pierre Creste; je suis un peu perplexe: ici, dans le procès-verbal de la Prévôté, on mentionne Jehan Creste.
Est-ce une simple erreur? Pierre était-il l'homme de main de son père? Ou était-ce le surnom de Pierre?

Le jugement est que Baugis est débouté du tort qu'il prétend subir sur l'habitation en question; et ce faisant, il est condamné à passer
le contrat qu'il aurait dû faire envers Jean Lefebvre concernant le tiers de terre cédé. Il est de plus condamné aux dépens.

Jean Baugis vs Jean Lefebvre au Conseil souverain14
En ce lundi du 9-05-1707, le Conseil est composé de messieurs Raudot, intendant, de Lotbinière et Hazeur et le substitut du procureur
général du roi. Les parties en cause sont Jean Baugis, appelant de la sentence rendue par la Prévôté le premier-03-1707, d'une part et
Jean Lefebvre, intimé, d'autre part.On se souvient le jugement est le suivant: «Jean Baugis est débouté du tiers par lui prétendu sur
l'habitation en question, et en ce faisant condamné de passer contrat avec Jean Lefebvre pour le tiers de terre par lui cédé, et faute
par lui de ce faire. Ordonné que ladite sentence en servira à l'avenir et Baugis condamné aux dépens.»

Mais aussitôt avisé du jugement, Baugis manifeste ses intentions d'aller en appel; il a été mal jugé, pense-t-il. Pour cette raison,
il veut faire «condamner Lefebvre à lui laisser la libre possession et jouissance du tiers de l'arrière fief conformément à l'acquisition
qu'il en a faite du feu Sieur de Meloises, et à lui rendre, restituer, et payer tous les fruits levés par lui faits et recueillis sur la
dite terre, et aussi en tous ses dommages et intérêts pour avoir détérioré enlevé et vendu la meilleure partie du bois qui était sur le
dit tiers de terre, et aux dépens.»

On a rappelé les faits, un peu pour faire le point dans cette affaire. On a sorti l'acte d'achat daté du 29-07-1693 devant Me Chamballon,
le prix payé est 4500 livres, Pierre Creste a payé comptant 500 livres et Jean Lefebvre, 900. Les 3100 livres restants sont répartis sur
une période de 20 ans. On a sorti aussi le contrat de partage daté du 15-08-1693, devant Chambalon, où il est établi que Pierre Creste
occupe le tiers voisin de Guyon Després, Jean Lefebvre, le tiers du centre et Jean Baugis, le tiers, voisin d'André Parent.

Il y a un élément nouveau. Le magicien sort de son chapeau, non pas un lapin, mais un certificat avantageant drôlement Jean Baugis
«signé de la Joue du 14-03-1707, par lequel il certifie avoir payé au défunt Sieur Demeloises la somme de 75 livres pour la rente d'une
terre que led Baugis avait achetée dont ledit feu Sieur Demeloises lui donna quittance, laquelle il a remise dans les mains dudit Baugis,
il y a environ douze ou treize ans et que ce qui l'en fait ressouvenir est qu'il a donné l'argent le propre jour de la Toussaints,
ensemble toutes les autres pièces sur lesquelles lad sentence dont est appel est intervenu.»

«TOUT CONSIDERE ET entendu le sieur Raudot, intendant, en son rapport Le Conseil faisant droit sur l'appel interjetté de la sentence
rendue en la Prévôté de cette ville, le premier-03-dernier, a mis et met l'appellation et ce dont a été appelé au Néant, emandant a remis
et remet led Jean Baugis en possession du tiers à lui appartenant dans la terre acquise par lui, led Lefebvre et led Creste de feu Sieur
Demeloises suivant l'acte de partage passé entr'eux le 15-08-1693, à la charge par Jean Baugis de payer à Jean Lefebvre les impenses et
améliorations si aucuns n'ont été faits sur la terre dont il est question aux dires des experts donts les parties conviendront devant
l'Intendant raporteur devant lequel, ils prêteront serment de bien et fidèlement faire l'estimation, Et à compensé les fruits et dommages
intérêts demandés par Jean Baugis, avec les rentes dues par lui pour le tiers de la terre en question et qui ont été payées par Lefebvre
et ce jusqu'au jour du présent arrêt. Jean Lefebvre est condamné aux dépens de la cause principale à taxer par Monsieur Raudot, ceux de
la cause d'appel compensés.»

Procès-verbal d'estimation15
Suite au jugement du Conseil souverain en date du 9-05-dernier, les deux parties impliquées ont choisi leur arbitre: Jean Lefebvre opta
pour Joseph Blondeau, sieur Lafranchise, capitaine de milice de la compagnie de Charlesbourg assisté de Raphaël Giroux; Jean Baugis, pour
sa part, choisit Paul Chalifour assisté de Michel Giroux. Tous ont prêté le serment de bien et fidèlement remplir leurs fonctions. Comme
on a vu un peu plus haut, ces messieurs devront estimer les impenses, c'est-à-dire les déboursés faits pour améliorer la propriété, et
les améliorations, i.e. les travaux ayant ajouté une valeur.

Le total des travaux estimé à 1 875 livres et 10 sols est expliqué en détail. Clôtures faites de pieux debout, bois abattus, certaines
quantités de pierres taillées, etc ....

Jean Lefebvre vs Jean Baugis16
Le 9 août, Jean Lefebvre présente une requête devant le Conseil souverain afin de faire homologuer le procès-verbal de l'estimation des
améliorations faites sur le tiers en litige. La cause à la cour eut lieu le 22-08-1707.

Le but de la requête était de faire payer incessamment Jean Baugis la somme de 1 875 livres pour les impenses et améliorations et aussi
de lui défendre de troubler Jean Lefebvre dans la jouissance du tiers concerné et en la levée des grains, du foin et du lin qui sont sur
la propriété. Cependant, Jean Lefebvre offre à Jean Baugis de déguerpir incessamment aussitôt que Baugis lui aura payé la somme mentionnée
plus la somme de 950 livres payée au sieur Demeloises à son acquit.

Le conseil a reconsidéré différents documents, soit la jurisprudence du temps. Une déclaration du Roi de-03-1685, un arrêt rendu par ce
Conseil le 13-04-1669, aussi l'arrêt rendu par ce Conseil concernant cette cause le 9-05-dernier ont été examinés attentivement. L'acte
de partage du 15-08-1693 aussi a fait l’objet d’un examen.

La décision du Conseil a été que Baugis jouisse de l'arpent de terre qui lui a été remis par l’arrêt du 9-05-dernier, l’arpent en question
est quitte de toutes les impenses et améliorations que Lefebvre pourrait y avoir fait. Et de plus, Baugis est quitte de ce que Lefebvre a
payé à Me Nicolas Dupont de Neuville pour empêcher la cassation de la vente que feu sieur Demeloises avait faite à Baugis, Lefebvre et
Creste. De son côté, Baugis ne devra pour sa part que la somme de trente sept livres dix sols de rente pour ledit arpent au principal de
750 livres, l’équivalent de 5%. Jean Lefebvre ayant déjà payé pareille somme.

«Ordonne aussi ledit Conseil que ledit Lefebvre jouira en propriété lui ses hoirs et ayant cause du surplus de la terre remise audit Baugis
par ledit arrêt du 9-05-dernier. Ledit surplus joignant la sienne, sans qu'il lui soit besoin d'autre contrat, que ledit Baugis recueillera
ce qui se trouvera avoir été semé par ledit Lefebvre sur ledit arpent depuis le 16-05-dernier jour de la signification de l'arrêt du 9 du
même mois, en payant par lui audit Lefebvre les semences et frais de labour, et à l'égard des foins que ledit Baugis enlèvera ceux qui ont
été faits sur ledit arpent en payant aussi par lui audit Lefebvre le fauchage et fanage desd foins, et que pour les bleds semez avant le
dit jour neuvième de mai, ils demeureront au profit dudit Lefebvre, les frais faits en exécution dud arrêt du 9-05-payés par moitié les
dépens du présent arrêt compensés».


Quittance de Jean Baugis
Devant le notaire Chambalon, le 28-10-1707, Jean Baugis reconnaît avoir reçu de Jean Lefebvre la somme de 47 livres 5 sols, à savoir 27
livres monnaie de France ou 36 livres monnaie du pays pour les frais réglés et arrêtés par Me Florent De la Cétière, notaire Royal,
suivant l'arrêt du conseil souverain rendu le 22-08-dernier. Et la somme de 15 livres 10 sols contenue en l'ordonnance de M. l'Intendant
en date du 16e dudit mois. Les deux sommes se totalisent à 51 livres 10s, sur laquelle on soustrait 4 livres 5 sols pour du désouchage,
labour et graines de lin fournis par Jean Baugis et estimés par Paul Chailly, Jean Giroux ainsi que les parties en cause.

Baugis acquitte Jean Lefebvre d'autant et Jean Lefebvre, pour sa part, promet d'acquitter et décharger Dupont, conseiller, de tous les
arrérages de la vente de 37 livres 10 sols pour la part de terre mentionnée à l'arrêt et de lui en fournir quittance jusqu'au jour
de la fête de la Toussaint prochaine.

Vente de Jean Lefebvre à Jean Chevalier
Devant le notaire Jean-Robert Duprac, le 21-05-1708, Jean Lefebvre et Marie Creste vendent à Jean Chevalier un emplacement de 105 perches
carré de terre situé au bourg du Fargy. Les acheteurs sont satisfaits et ils connaissent bien la propriété étant proche voisins. Les
vendeurs ont obtenu cette propriété au décès des parents Lefebvre.

Pierre Lefebvre l'avait eu par contrat et titre de concession de feu Joseph Giffard, alors seigneur de Beauport, le contrat ayant
été passé devant feu Me Paul Vachon le 24-01-1673. J'ai eu besoin de quatre contrats portant cette date; malheureusement, ils sont
disparus de la circulation.

Construction d'un moulin à farine
Devant Jacques Barbel, notaire, le 5-04-1709, Jean Lefebvre s'engage envers Louis Deschamps de Boishebert, enseigne d'une compagnie
du détachement de la Marine de Québec, à construire un moulin à vent à farine, en la Seigneurie de la Bouteillerie (Kamouraska).



Quittance de Jean Baugis
Devant le notaire Chambalon, le 28-10-1707, Jean Baugis reconnaît avoir reçu de Jean Lefebvre la somme de 47 livres 5 sols, à savoir
27 livres monnaie de France ou 36 livres monnaie du pays pour les frais réglés et arrêtés par Me Florent De la Cétière, notaire Royal,
suivant l'arrêt du conseil souverain rendu le 22-08-dernier. Et la somme de 15 livres 10 sols contenue en l'ordonnance de M. l'Intendant
en date du 16e dudit mois. Les deux sommes se totalisent à 51 livres 10s, sur laquelle on soustrait 4 livres 5 sols pour du désouchage,
labour et graines de lin fournis par Jean Baugis et estimés par Paul Chailly, Jean Giroux ainsi que les parties en cause.

Baugis acquitte Jean Lefebvre d'autant et Jean Lefebvre, pour sa part, promet d'acquitter et décharger Dupont, conseiller, de tous les
arrérages de la vente de 37 livres 10 sols pour la part de terre mentionnée à l'arrêt et de lui en fournir quittance jusqu'au jour de la
fête de la Toussaint prochaine.

Vente de Jean Lefebvre à Jean Chevalier
Devant le notaire Jean-Robert Duprac, le 21-05-1708, Jean Lefebvre et Marie Creste vendent à Jean Chevalier un emplacement de 105 perches
carré de terre situé au bourg du Fargy. Les acheteurs sont satisfaits et ils connaissent bien la propriété étant proche voisins. Les
vendeurs ont obtenu cette propriété au décès des parents Lefebvre.

Pierre Lefebvre l'avait eu par contrat et titre de concession de feu Joseph Giffard, alors seigneur de Beauport, le contrat ayant été
passé devant feu Me Paul Vachon le 24-01-1673. J'ai eu besoin de quatre contrats portant cette date; malheureusement, ils sont disparus
de la circulation.

Construction d'un moulin à farine
Devant Jacques Barbel, notaire, le 5-04-1709, Jean Lefebvre s'engage envers Louis Deschamps de Boishebert, enseigne d'une compagnie du
détachement de la Marine de Québec, à construire un moulin à vent à farine, en la Seigneurie de la Bouteillerie (Kamouraska).


Greffe Pierre Rivest
Le 19 décembre 1716, Jean s'engage envers Nicolas Marie Renaudavenne Desmeloize, de la compagnie des Troupes de la marine, à construire
la nouvelle harpente de son moulin comprenant les mouvements, deux escaliers et les planchers. De plus, le contrat prévoit aussi de réparer
la meule et le lit du moulin à farine, à la Haute Ville, au Mont-Carmel. Jean Lefebvre a une bonne réputation de constructeur.

Moulin en face de Batiscan17
Jean Lefebvre, au début de l’année 1717, s'engage envers Louis Levrard, maître canonnier du Roi, de Québec, à faire la charpente d'un moulin
à eau à farine en cèdre, pin et épinette, de 40 pieds par 24 pieds, à Saint-Pierre-les-Becquets, face au moulin de Batiscan. Jean Lefebvre
a un grand rayon d'action, comme on peut le constater.


Différend18
Jean Lefebvre et Louis Levrard s'entendent pour nommer René Rhéaume et Jean Guillot, charpentiers, pour juger de leur différend au sujet
du marché de construction daté du 19-01-1717; Jean fera deux portes, trois fenêtres, deux lucarnes et le comble en croupe du moulin de
Saint-Pierre-les-Becquets, d'après un plan annexé.

Cet acte de vente, passé devant le Notaire Noël Duprac, le 26-05-1724, révélant la présence de Marie Creste, nous permet de corriger la
date du commencement de la période. Plus tard on verra que le 12-04-1725 eut lieu l’inventaire après-décès de Marie Creste, devant le même
notaire. Donc le résultat de tout ceci me permet maintenant d'établir que le décès de Marie Creste a eu lieu dans la période comprise entre
le 26-05-1724 et le 11-04-1725. On vient donc de rétrécir la période à une durée de moins de 11 mois. J'espère qu'un jour on viendra à se
rapprocher davantage de la vérité. Il est vrai que ça ne changerait pas du tout le sort de l'humanité. C'est simplement une question de
satisfaction personnelle.

Cette transaction mettant en cause une propriété à Neuville m'amène à supposer qu'à l'occasion Jean Lefebvre faisait de l'immeuble en
dehors de son rayon d'action ordinaire. Il était continuellement éveillé. De plus, le 30-10-1716, devant le notaire Dubreuil, il prête
la somme de 500 livres, sur hypothèque des biens meubles et immeubles, à Jean Lortie. Comme on peut voir, il agissait sur tous les tableaux.

Inventaire au décès de Marie Creste19
Pour le bénéfice du lecteur, je ne livre que partiellement l'inventaire après décès de Marie Creste-Lefebvre.

LES DETTES ACTIVES (dû à la communauté)
De Jean Trudelle 600 livres pour une terre vendue

LES DETTES PASSIVES
A Mgr l'intendant - 50 livres
A Madame Coutart - 6 livres

Suivant les quittances et titres que ledit Lefebvre a payé depuis la mort de la défunte tant pour service que pour enterrement et messe
savoir:

- Payer au Sieur LaJuste, syndic pour 100 messes dites au coût de 50 livres, donc 10 sols par messe;
- Payer à Nicolas Monjon pour boisson pour la défunte la somme de 9 livres suivant son billet «soux st privéé» (sous seing privé);
- Payer à Charles Fiset la somme de 11 livres 13 sols;
- Payer à Monsieur Dumont, docteur entrologie (sic), pour les funéraux (funérailles) de la défunte et cierge la somme de 40 livres.
- Payer à Pierre Parent, pour la fosse, 3 livres;
- Payer à Turgeon pour la façon de la bierre (cercueil) 2 livres.

LES TERRES
Une terre de 24 perches ou environ de largeur par 2½ lieues de profondeur dans la seigneurie de Beauport, bornée d'un côté aux représentants
de feu Pierre Creste, d'autre côté au représentant de feu Jean Baugy, devant le fleuve Saint-Laurent et derrière sur sa profondeur sur lesquels
il y a en terre en la cour environ 60 arpents de terre et en prairie environ 6 arpents de prairie sur laquelle dite terre s'est trouvé une maison
construite de maçonnerie de 33 pieds et de large 22 pieds couverte de planches, deux cheminées, une à chaque bout de ladite maison, planché haut
et bas - non estimée. C'est la terre achetée de Demeloizes.

Une grange de 56 pieds de long et de 22 pieds de large couverte de pailles close de pieux - non estimé.

Une étable de 24 pieds de long sur 18 de large, couverte de planches, close de pieux - non estimé.

Un vieux fourneau pouvant tenir environ 50 bariques telle quelle, non-estimé.

«Cela fait nous ayant dite et déclaré n'avoir plus rien à leurs connaissance à faire emploier au présent inventaire tous les meubles qui ont
estés estimés sur la dite inventaire ont estés délaissés et mis en main du tuteur selon le consentement du subrogé-tuteur pour en rendre bon et
fidelle compt a ceux quil appartiendra faite et passé audit Beauport en la maison où est décédée Marie et où demeure le tuteur, le 12-04-1725
en présence de Jean Turgeon et René Toupin demeurant audit Beauport qui ont avec Pierre Mailloux Charles Minville et nous Notaire signé et
ont ledit tuteur subrogé tuteur et autre déclaré ne scavoire signé de ce en quis suivant l'ordonnance.»

Réflexions sur l'inventaire
Cet inventaire nous apprend qu'au décès de son épouse, Jean Lefebvre était bien nanti. Marie Creste est décédée en la maison familiale.
Une somme de neuf livres est payée à Nicolas Mongeon pour de la boisson pour la défunte. La boisson la plus répandue dans le temps était le
rhum. Serait-ce un héritage de l'oncle Bastien? C'était peut-être pour usage médical, afin d'atténuer les souffrances de la moribonde.
J'imagine, à cette époque, que les analgésiques étaient plutôt rares. Qui sait? Louis, son frère, à la conclusion d'un contrat avec Claude
Charron, avait obtenu une pinte d'eau-de-vie, le 9-07-1679.

Louis Chevalier vs Jean Lefebvre20
Il y a de la bisbille au sein de la famille Lefebvre et ça éclate au grand jour le 18 décembre 1725. Quand il est question d'argent, Jean
Lefebvre n'est pas tellement souple. À la Prévôté, Louis Chevalier (Marie-Charlotte Lefebvre) et Nicolas Vallée (Louise Lefebvre) d'une part,
veulent rendre transparente l'administration des biens de la succession de leur mère et belle-mère, Marie Creste. Ils veulent obliger Jean
Lefebvre, leur père et beau-père, à leur rendre des comptes sur les biens meubles et immeubles dépendant de leur communauté ainsi que les
revenus que ces derniers rapportent.

Le défendeur, de son côté, prétend être prêt à rendre compte et exige que les demandeurs soient tenus de rapporter ce qu'ils ont reçu pour
être soumis au partage général.

Le jugement
La cause ayant été entendue, la cour condamne le défendeur à rendre compte aux demandeurs des biens de sa communauté avec feu Marie Creste
dans la quinzaine qui suit. Dépens réservés. MANDONS André Deleigne

Jean Lefebvre vs Louis Chevalier21
Un mois et demi plus tard, le 6-02-1726, on se retrouve encore devant la Prévôté. Jean Lefebvre, veuf de feu Marie Creste, nous a dit
qu’en vertu de l’ordonnance de la Prévôté, qu'il a fait assigner Louis Chevalier et Nicolas Vallée, par exploit de Jean-Baptiste de Saline,
huissier, en cette Prévôté.

Le libellé de cette mise en demeure obligeait Jean Lefebvre à présenter un bilan de la succession de sa communauté avec Marie Creste tel que
prescrit par la sentence du 18 décembre dernier.

La cour accepte son bilan certifié comme étant véritable par Jean Lefebvre et en donne une copie à ses gendres Chevalier et Vallée. Mais on
verra que ces derniers ont des doutes.

Nicolas Vallée vs Jean Lefebvre22
Nicolas Vallée et Louis Chevalier, comme il est mentionné plus haut, sont mariés aux deux soeurs Lefebvre, héritières de feu Marie Creste,
leur mère, et ils veulent à tout prix protéger l'héritage de leur épouse. Vallée et Chevalier convoquent à nouveau leur beau-père devant
la Prévôté, le mardi 26-03-1726; cette fois, ils exigent des pièces justificatives pour supporter les états déjà présentés.

Aujourd'hui, Jean Lefebvre est absent. Par gêne ou par intérêt? L'huissier De Saline le représente. Les demandeurs réclament tous les reçus,
papiers, titres et renseignements concernant la communauté de Marie Creste et de Jean Lefebvre. Ces documents seront remis après examen.

De Saline soutient que Lefebvre n'a jamais refusé de leur remettre les pièces car elles ne furent jamais demandées dans la première mise en
demeure. Il est prêt à les leur fournir. Pour accélérer les choses, De Saline consent à remettre aujourd'hui même les documents requis pour
que Chevalier et Vallée puissent les examiner dans les délais de l'ordonnance.

La cour ordonne que le défendeur, suivant son consentement, remette aujourd'hui aux demandeurs les pièces justificatives des états financiers
qu'il leur a déjà présentés pour examen dans les délais prescrits dans l'ordonnance. La cour ordonne en outre que les demandeurs auront
un délai de huit jours pour exprimer leur accord ou désaccord. Les parties auront huit jours pour mettre par écrit leurs arguments.
Et enfin, les parties auront huit autres jours pour confronter leur argumentation.

En somme, c'est la même situation, de nos jours, où les enfants, lors d'une succession, se communiquent entre eux par l'entremise de leur
avocat. Cette situation a été, est et sera de tous les temps; nous n'avons rien inventé...

Décès de Jean Lefebvre
Même si on ne connaît pas la date précise du décès de Marie Creste, on peut affirmer quand même que son mari a survécu 11 ans. Le 4-02-1736,
Jean Lefebvre fait son testament. Le 6 février, il meurt à l’âge de presque 78 ans. Le 12 février, les survivants font l'inventaire
après-décès. C'est tout de même expéditif. Il eut même un acte de partage très bien détaillé entre les enfants. C'était mieux présenté que
lors du décès de son beau-père. Pour Jehan Creste, on n'avait pas tellement intérêt à ce que les choses soient claires. Marie Creste n'a
pas fait de testament, semble-t-il.

Pour votre bénéfice, je vous livre textuellement le testament de Jean Lefebvre:

«Pardevant le notaire des seigneuries de Beauport, Notre-Dame-des-Anges et autres lieux soubsigné résidant audit Beauport et tesmoins cy
enfin nommée furent présents le Sr Jean Lefebvre lequel estant au lit, malade de corps, sainct d'esprit, mémoire et entendement ainsy qu'il
est apparu audit notaire et tesmoint par l'inspections de sa personne gestes et maintient considérant en luy qu'il n'est rien plus certain
que la mort et rien y incertain que leur (l'heure) d'icelle ne voulant deceder intestate mais pendant que sans (sens) et raison son en luy
par la grace de Dieu, de son bon gré et volontés, a fait, dicté noméé, audit notaire et tesmoint son testament et ordonnance de dernière
volontés en la forme et manière qui ensuitte...

Premièrement comme un bon chrétien et catholique doit faire a recommandé et recommande son âme à Dieu, le Créateur, Père, Fils et Sainct
Esprit à la glorieuse vierge Marie, à Monsieur de st Michel anges et archanges à son bon ange et patront et à tous les sainct et sainctes
du paradis... veut et estant ledit testateur ses dettes estre payier et tors fais sy aucuns se trouvent reparéé et a mendé par lexécuteur
de son présent testament cy après nommé;

Item veut et ordonne son corps estre enterré dans l'église de notre dame de la miséricorde de beauport en lendroit ou il sera appropos pour
le regard de son enterrement priere service luminaire et autres pompes funebre ledit testateur sans rapport a la prudence et volontés de
sondit executeur.

Item demande ledit testateur quil soit dites cent messes basse pour le repos de son ames aprest son déceds.

Item Donne et lègue à ses trois filles Marie, Elisabet et Charlotte Lefebvre ses enfants et à Alexandre Lefebvre son fils... à Marie la
somme de deux cent livres et à Elisabeth deux cent livres Et a Alexandre cent livres et a Charlotte cent livres provenant d'une obligation
faite par Joseph Lefebvre audit testateur son père de ladite somme de six cent livres pour une foix payée.

Item donne et lègue à Ignace Lefebvre son fils son lit garnie de lit de plumes matelas, paillasse, deux couverte finnes deux pere et demi
de dras, tour de lit telle qu'il est avec sa vaisselle quy consiste à trois grand plat et un moyiens aCiette et un bassin le tout... pour
une foix payier.

Item a déclaré ledit testateur qu'il luy est deu la somme de cent vingt livres par Nicolas Vallée dont sa volontés est quil soit partagé
entres tous ses enfants pour une foix payier.

Item Donne et lègue à Alexandre Lefebvre son fils une couverte catalogne bleud pour une foix payier.

Item a déclaré ledit testateur avoire trois cent livres en argent dans son coffre dont il prétends qu'il soient employier à faire prier Dieu
pour luy aprest son déceds aussy que ses linges et harde le tout vendue pour augmenter les prières pour le repos de son ame comprie les cent
messe cy devant expliqué pour une foix payier.

Item Ordonne que le restant de ses meubles et les outis tant de charpentes que menuiserie quils soient vendues aprèst déceds et largent quy
en proviendra sera partagé entre tous ses enfants par esgalle portions ainsy ses sa volontés et pour executer et accomplir le présent
testament ledit testateur a nosmé et eslue les Sr. François Langlois et Noël Vachon Pomerleau et Iceluy ogmenter et non diminuer, et pour ce
qu'il soient saisie de tous les biens dudit testateur au jour de son trépas à l'audition et examain de tous compts pardevant telle Juge qu'il
jugeront appropos.

Ce fut ainsy fait nomé et dicté par ledit testateur audit notaire et tesmoins a luy lue et relue a dit avoir bien entendu estant audit malade
dans une chambre en sadite maison scise au vilage de beauport sur les trois heur aprest midy le quatriesme jour de fevrier lan mil sept cent
trente six presence des Sr François Traversy et Noël Vachon présents tesmoins quy ont nous notaire et a desclaré ledit testateur ne scavoir
escrire ny signé suivant l'ordonnance.

Noel Vachon Traversy
DUPRAC notaire

Sur les 4 heur aprest midy, Advenant le mesme jour et ans ledit testateur a par codicille dictés et nomé audit notaire et tesmoins ce qui
suitte

Item veut et entend ledit testateur que pour le regard des terre ledit testateur a donné et donent, à Alexandre son fils une part et portion
de tere consistantes en largeur vingt deux pieds trois pouces sur la profondeur dabitations, joyiant Jean beaugy pour une foix, et a Ignace
Lefebvre son fils un part et portion de tere aussy de vingt deux pieds trois pouces joyiant Joseph Parent dun cotté sur la mesme profondeur
et les dites parts et portions de tere provenant des bien patrimoniaux dudit testateur suivant l'acte deschanges quils en a cy devant fait
avec Jacque lefeuvre son fils en date de (date omise).

Ce fut ainsy faite dictés nomé par ledit testateur au dit notaire et tesmoins en la chambre estantes au lit malade a luy lue et relue a dit
avoir bien entendue le quatriesme jour de fevrier jour et an susdit presence des Sr Traversy et Vachon tesmoins quy ont et nous notaire signé
ayant ledit testateur desclaré ne scavoir signé a cause de sa grande debilités de maladis». Signé: Noël Vachon Pamerleau. DUPRAC,
notaire

Pour le beau-père et la belle-mère, 100 livres pour des messes après leur décès c'était suffisant; pour sa femme aussi Jean a payé au syndic
Lajuste pour 100 messes basses au coût de 50 livres. C'est donc dire qu'une messe coûte 10 sols. Dans le cas présent, un minimum de 300
livres est mentionné sur le testament, il se réserve 600 messes. Est-ce la peur, le remords, la foi ou la piété?

Mot de la fin
Ce couple a eu 16 enfants, sur une période de 28 ans. De ce nombre, neuf se sont mariés dont cinq garçons et quatre filles. Jean Lefebvre et
Marie Creste ont eu 40 ans de vie commune.

À cause de ce couple, il y a des Vallée, des Chevalier, des Parent et des Lefebvre évidemment qui courent dans la nature. Et ces derniers
ont Jehan Creste comme ancêtre.

Le taux de mortalité infantile était très haut à cette époque. Dans le présent cas, sept enfants sur 16 sont décédés en bas âge.





Jacques Lefebvre
(enfant de ?
Marié avec ?)






Fils de Jean Lefebvre et de Marie Crête. Il nait le 3 décembre 1689. Il est baptisé le 4 décembre 1689 à Beauport, Nouvelle-France
Il épouse Marie-Josèphe Parent le 28-02-1724 à Beauport.
Le contrat de mariage de Marie-Josèphe Parent et Jacques Lefebvre est signé le 25-08-1724 par devant Noël Duprac. Il est inhumé le 16-10-1749
à Notre-Dame, Beauport




Jacques-François Lefebvre (num ??)
(fils de Jacques Lefebvre et de Marie-Josèphe Parent)
1- Mariage avec Marie-Anne Baugis
2- Mariage avec Marie-Anne Primeau


1er mariage avec Marie-Anne Baugis



2e mariage avec Marie-Anne Primeau



François Lefebvre (num ??)
(fils de Jacques-François Lefebvre et de Marie-Anne Primeau)
Mariage avec Marie Crépin





















François Lefebvre
(fils de François Lefebvre et de Marie Crépin)
Mariage avec Marie Lefebvre



François Lefebvre
(fils de François Lefebvre et de Marie Lefebvre)
Mariage avec Marie Parent






François Lefebvre
(fils de François Lefebvre et de Marie Parent)
Mariage avec Marie-Alouisia Provost



Antonio Lefebvre
(fils de François Lefebvre et de Marie-Alouisia Provost )
Mariage avec Jeanne Gendron



Les enfants de François-Xavier Lefebvre et de Martine-Alouisia Provost ont leur sépulture au cimetière de Beauharnois (St-Clément) sauf Clément Lefebvre qui est à Victoriaville.






DIVERS


Le Bourg du Fargy (Giffard inversé) fait partie de l'Arrondissement historique de Beauport, mais mérite une attention particulière.
En effet, c'est à cet endroit que se trouvait, aux 17e et 18e siècles, le centre institutionnel de Beauport. Vous pourrez donc y visiter l'Église de la Nativité-Notre-Dame, qui fut construite directement sur les ruines de la première église incendiée.

dfdd